－Tu n’es qu’un bel enfoiré Johan Evans ! Une phrase des plus directe s’échappa de la bouche d’une demoiselle en colère. Johan ne comptait plus le nombre de fois où il se faisait insulter dès le réveil quand il s’éclipsait comme un voleur des bras d’une fille. Mais qu’espéraient-elles de lui ? Lui n’espérait qu’une chose d’elles, pas la peine de vous faire un dessin. Elles connaissaient sa réputation au sein de l’université, alors pourquoi se précipitaient-elles dans ses bras ? Elles aussi ne souhaitaient qu’une seule chose, mais elles n’acceptaient pas de se réveiller en solitaire. Mais pas de chance pour Johan, qui ce matin-là ne s’était pas volatiliser assez vite. Oh pardon… tu disais quelque chose ? Il n’en manquait pas une… il rétorqua d’un air totalement détaché et irritable. Il afficha un sourire en coin puis il s’abaissa pour ramasser ses affaires sur le sol alors qu’un cousin le percuta. Tu peux aller te faire voir et m’oublier ! Johan se redressa sans effacer son sourire, puis il déposa le cousin sur le lit. Un lit qu’il ne reverra plus. Merci pour le second conseil, j’en prend note. Il lui adressa un clin d’œil et enfila son pantalon par-dessus son boxer, mais la demoiselle se leva brusquement pour le pousser vers la porte et le balancer dehors. Il réceptionna ses chaussures, sa veste en cuir et son tee-shirt noir. La fille claqua la porte de sa chambre, alors que Johan boutonnait son pantalon. Il se tourna pour se retrouver en face de mademoiselle Andrews… ils ne s’étaient plus parler depuis des lustres. Il resta un peu embarrassé de par la situation car pour lui elle n’était pas n’importe qui. Elle n’était pas une personne quelconque, qui ne représentait rien. Elle comptait beaucoup pour lui mais avec ses - mauvais - choix, il termina par prouver le contraire. Il termina par prouver qu’elle n’était ni plus ni moins qu’une personne sans importance pour lui. FAUX. Il l’adorait comme l’amie qu’elle était pour lui. Mais était-ce encore réciproque ? Il l’espérait tant… La rencontrer, lui remémorait quelques anecdotes de leur enfance, la belle époque.

－Kay… Il n’était pas spécialement bouche-bée, mais il aurait aimé la croiser dans une autre circonstance. Car pour l’heure, il était encore torse nu avec ses affaires dans les bras. Il enfila son tee-shirt par-dessus la tête. J’aurai aimé meilleures retrouvailles. Il esquissa un mince sourire. Poursuivrait-elle sa route ou continuerait-elle la conversation ? Une chose était sûre et certaine, Johan ne la laisserait pas partir. Il la retiendrait mais il ne la forcerait pas si elle ne souhaitait en aucun cas lui parler. Il espérait quand même entendre le son de sa voix, peut-être pas pour qu'elle l’incendie bien qu’il le méritait un peu. Finirait-elle par le pardonner ? Leur relation redeviendrait-elle comme avant ? Pour l’instant, elle n’était pas au beau fixe, mais Johan brisa le silence. Un silence qui s’était installé depuis bien trop de semaines, de mois… Kay faisait partie de ses relations amicales, néanmoins celles-ci ne savaient pas tout de lui, elles ne savaient que ce qu'il voulait bien leur dire. Non pas qu'il ne leur faisait pas confiance, mais il était très peu loquace sur lui-même et il ne se confiait pas comme ça. Par contre, elles savaient qu'elles pouvaient compter sur lui. Ténébreux comme pas deux, il ne dévoilait pas sa vie et puis elle n'était pas faite pour être racontée. Quelques péripéties n'étaient pas honorables et d'autres se devaient de rester enfouies voire d'être oubliées.

Le soleil apparaissait peu à peu à la fenêtre de Kay, elle avait les yeux ouvert depuis déjà longtemps, elle se sentait bizarre ce matin, pas malade non mais dans un état d'esprit un peu nostalgique. Le réveil se déclencha, Kay avait oublié de l'enlever, oui s'était le week end à Stanford et tout les étudiants en étaient ravi et avaient fait la fête la veille jusqu'aux aurores. Enfin le réveil émis une chanson, une vieille chanson de Phil Collins c'est pour dire, enfin ça donnait encore plus l'impression à Kay d'être nostalgique car la chanson datait de pas mal d'année. Puis Kay décida de se lever, elle n'était vraiment pas en forme et soupira, elle se leva et se dirigea vers la salle de bain directement, Ashlynn n'était pas là, surement dans le lit d'un beau garçon et Louna était parti quelque temps pour raison familiale. Kay se retrouva encore une fois seule dans sa chambre, en ce moment elle se sentait vraiment seule.
Une fois devant le miroir Kay fit une magnifique grimace et se faufila dans la douche pour en ressortir dix minutes après. Elle se prépara rapidement, un jean, un débardeur blanc et un gilet en laine marron assorti de jolie bottes marron. Un petit peu de maquillage et Kay s'apprêtait à sortir pour aller dans une librairie puis boire un café comme souvent quand elle se sent seule. Elle prit son sac et sortit de sa chambre, elle fit quelque pas et tomba nez à nez sur Johan sortant d'une chambre voisine à la sienne. Johan que dire de lui, un ami, un confident et pourtant un inconnu et un fantôme aujourd'hui. Ils se connaissaient depuis si longtemps, depuis qu'ils portaient des couches et qu'ils se tapaient dessus dans le bac à sable. Leur mères étaient amies, et Kay avait toujours aimé ce grand ténébreux qui la protégeait de toute les situations, qui la consolait et qui faisait le clowns pour la faire sourire. Mais un jour sans prévenir ce fut la fin, la fin d'une amitié vieille comme un des dessins animé de leur enfance, les Pokémon par exemple. Il s'était éloigné radicalement d'elle, la laissant seule, et ils se croisaient ici, dans ses couloirs et à chaque fois une plaie s'ouvrait dans le coeur de la jeune femme qui ne s'était jamais vraiment remise de sa perte. Et là, il était devant elle à moitié nu, non pas que ça gène la jolie brune qui avait déjà vu le torse de Johan un tas de fois, mais il était là pourquoi fallait il qu'il soit la le matin ou ça n'allait pas? Dans deux minutes elle allait fondre en larme mais elle était forte et ne voulait pas craquer devant ce garçon qui l'avait abandonné. Il osait en plus dire ' J’aurai aimé meilleures retrouvailles.', Kay avait envie de lui dire ' Tu n'avais qu'a jamais partir ' mais elle ne fit rien, elle était trop fière pour montrer que ça l'a touché d'avoir perdu son confident, son ami d'enfance, celui qui savait probablement toute sa vie.

C'est sur que dans un couloir, alors que tu es à moitié nus ça peut te rendre mal à l'aise. Je parie que tu as encore brisé le coeur à l'une des filles du campus, et que bien évidemment tu repars sans aucun remords. Kay avait été froide mais pas assez à son gout, il la connaissait tellement que tout ce qu'elle allait dire il allait s'en douter ou savoir quoi répondre, Kay n'aimait pas qu'on la connaisse à ce point mais ça avait toujours été comme ça avec son Johan.