Dis moi oui; pv Becca.

Onze heures et trente deux minutes exactement, la vie d’étudiant était on ne peut mieux lorsque l’on avait passé les deux premières années les plus difficiles. Même pas quatre heures de cours par jour, une soirée sur deux à faire la fête où que ce soit du moment qu’il y avait alcool à volonté, sans parler de toutes ces merveilleuses nanas de première année qui ne demandaient qu’à en savoir plus sur l’université ! Arf, si seulement William était un playboy sans cœur comme il y en avait plusieurs sur le campus. Que nenni ! L’Undergraduate avait beau se faire une réputation de dragueur invétéré, il n’en était pas moins gentil et attentionné. C’était d’ailleurs étrange qu’il ne mit pas ces qualités au profit de son avenir : une vie en couple peut-être. Malheureusement, Willy était de ces mecs qui se sentaient vivants en couchant chaque soir avec une nouvelle fille. Ses aventures d’un soir, il ne les comptait plus ! Il ne saurait vous donner le nombre, et encore moins les noms de ces jeunes femmes. Il ne se sentira jamais coupable car pour faire l’amour il faut être deux. Pourquoi ces femmes se plaignaient d’être traitées de filles faciles ? Ce sont elles qui acceptaient de venir visiter la chambre de William, jamais il ne les droguerait pour se les faire. Langage vulgaire. Quoi qu’il en soit, il y en avait une et une seule qui lui résistait. Depuis presque trois ans qu’ils se côtoyaient, William & Becca étaient comme chien et chat. Le nombre de coups tordus qu’il lui avait joué pour tenter d’arriver à ses fins avec elle… Une fois, en soirée, il avait demandé à Vianney (son éternel et impétueux co-pilote) d’aborder la jeune femme, de jouer au gentil garçon qui recherche une relation sérieuse et qui s’apitoie sur sa situation de célibataire. Ils avaient finit tous les deux dans l’une des chambres de l’organisateur de la fête et les deux jeunes hommes avaient échangé de place dans le noir de la pièce. Imaginez la réaction de Becca lorsqu’elle s’était heureusement (ou malheureusement, selon le point de vue) rendue compte de la supercherie. Dure soirée pour William ce fut ! Et il enchaînait les tentatives désespérées, sans ne jamais baisser les bras. Depuis le temps, c’était devenu un vrai jeu pour lui. C’était à celui qui briserait l’autre. Et aujourd’hui, après avoir terminé sa troisième et dernière heure de cours de la journée, il avait choisit de gentiment l’attendre devant sa salle de droit.

Il était adossé contre le mur blanc cassé du couloir, fixant intensément la porte, comme s’il tentait d’y voir à travers ou de l’ouvrir par la simple force de sa pensée. Il était vêtu d’un jean bleu stone et d’un T-shirt à rayures gris claires & foncées. On aurait dit un bagnard… Il attendait Becca avec impatience, se nourrissant de l’attente. Il se délectait déjà de ce qui allait suivre : elle soupirerait en le voyant, lèverait les yeux au ciel mais viendrait néanmoins à sa rencontre. Elle lâcherait quelque insulte à son égard, puis il ferait le beau devant elle. Cela se passait toujours comme cela, et parfois cela en devenait lassant. Tout à coup la sonnerie retentit, le tirait brusquement de ses pensées. Un sourire narquois s’afficha sur ses lèvres lorsqu’il vit la poignée de la porte s’enclencher.

Cela faisait maintenant plus de deux heures que le professeur déblatérait sur le sujet : « Le droit est-il vraiment la solution à tout ». Pour Becca, la réponse était claire. Non. Qu’on le veuille ou non, la justice ne règle pas tout les problèmes mais permet de faire enfermer par des preuves scientifiques des malades mentales ou encore des pédophiles. Malgré sa passion pour le droit, elle commençait sérieusement à en avoir marre. Becca faisait des gribouillages sur sa feuille, essayant tant bien que mal de prendre des notes. Aujourd’hui, elle avait la tête ailleurs et ne pensait plus qu’à la fête qui avait eu lieu hier. Elle avait beaucoup bu mais aussi beaucoup rigolé.

Becca essaya de reprendre le fil du cours mais se contenta d’observer le professeur, la chemise trop grande et le pantalon pas très assortit. Il devait avoir une femme, ou pas tout compte fait. Le tableau était plein de bout de phrases, incompréhensibles pour le commun des motels mais pas pour elle. De toute manière, elle savait déjà toutes ces choses. Le professeur se stoppa enfin et dit d’une voie claire :

« Merci pour votre attention et à demain. N’oubliez pas votre devoir que je vous ai demandé il y a un mois de cela ! »

Becca se leva, et fut la première à sortir de la salle de cours. Le couloir était pratiquement vide et elle s’en alla, passant devant quelqu’un qu’elle ne reconnu pas tout de suite. Elle continua d’avançait quand elle s’arrêta net. William était là. Il l’attendait. Et il s’avait pertinemment qu’elle allait revenir vers lui. Becca se retourna et se planta devant William.

* Décidément, il ne se lasse jamais celui-là… *

Elle posa sa main sur son torse, ce qui lui voulut un sourire de la part de l’Undergraduate. Depuis maintenant trois ans, il était à sa poursuite après une mauvaise histoire. Ils étaient comme chien et chat, lui voulait coucher avec elle mais il était sûr qu’elle n’allait jamais se laisser faire. Pourtant, elle était maintenant pousser à bout.

« William, je peux savoir ce que tu fais devant ma salle de cours ? J’étais plutôt contente de n’avoir plus de nouvelle de toi depuis quelques jours et voilà que tu reviens à la charge… »

Les gens tout autour se posaient des questions sur la nature de leur relation mais Becca était fatiguée de répéter à longueur de journée qu’il n’y avait encore rien eu. Elle le regarda droit dans les yeux, n’étant pas du genre à se laisser faire ou même paraitre faible devant un homme.

« Voyons B., tu sais bien que je ne peux pas me passer de toi plus de trois jours ! Et malgré tout, je sais que ce manque est réciproque ma belle. »

« Tu sais hier soir, devant mon verre de Vodka, j’ai pensé à toi. Notre relation est comme un bon vin tu ne trouves pas ? Avec le temps elle se bonifie… »

William passa son bras autour de Becca, se qui lui valut un soufflement de sa part. Il l’emporta dans le couloir, mettant le doute sur la nature de leur relation. William aimait jouer avec ses pauvres nerfs et un jour où l’autre, elle allait s’énervé.

« Voyons B., tu sais bien que je ne peux pas me passer de toi plus de trois jours ! Et malgré tout, je sais que ce manque est réciproque ma belle. »

Il lui chatouilla le bout du nez se qui énerva Becca intérieurement au plus haut point. Elle soufflait, essayant de se contrôler. Au bout de trois ans, la patience n’était plus au rendez-vous.

« Tu sais hier soir, devant mon verre de Vodka, j’ai pensé à toi. Notre relation est comme un bon vin tu ne trouves pas ? Avec le temps elle se bonifie… »

Elle lui donna une petite tape sur la main, signe de son agacement profond. Il est vrai qu’il avait beaucoup de charme et que s’il n’avait pas cette réputation de « mec bien », toutes les filles seraient après lui. Plusieurs choix s’offraient à Becca. L’un était de se donner à lui d’une certaine manière, un baiser devrait lui suffire. L’autre était de lui donner une bonne gifle – ce qu’elle ne lui avait pas encore fait jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, il lui était difficile de se résoudre à ces deux solutions. Intérieurement, elle regrettait d’avoir quelqu’un dans sa vie surtout depuis qu’il était devenu distant. Becca n’était pas le genre de fille à tromper un garçon sauf bien sur quand celui-ci n’en avait plus rien à faire. Elle lui prit la main, celle sur son épaule et le regarda droit dans les yeux. William dut être surpris quand elle le poussa contre le mur, le fixant toujours.

« Tu me fatigues William. J’en ai marre de me battre avec toi presque tous les jours… Ma parole, quand est-ce que tu vas te trouver quelqu’un qui t’aime vraiment et que tu pourras embêter à ta guise ? »

Ils n’étaient jamais rentrés dans les confidences de leur vie et William n’avait donc jamais parlé d’une fille qui aurait pu lui plaire au point qu’il officialise tout ça. Cela faisait maintenant quelques minutes qu’il la fixait intensément et Becca pouvait presque entendre les idées des uns des autres. Certaines filles romantiques pouvaient penser : « C’est sûr, maintenant, il va l’embrasser » ou encore de la part des garçons populaires : « Il la pousse à bout, il va l’avoir ! ».

« Cela ne saurait tarder, cela ne saurait tarder… Tu finiras bien par m’aimer pour ma juste valeur ! Et à ce moment là tu apprécieras que je te taquine ainsi. »

« Aller vas-y Willy, on est tous avec toi ! Embrasse là, tu sais bien qu’elles ne résistent jamais bien longtemps ! »

« Excuse-moi, une affaire urgent à régler. Tu disais donc ? »

William ne répondit pas à la question posée par Becca et c’était à prévoir. Le jeune homme passa à autre chose, ne voulant certainement pas être percé à jour.

« Aller vas-y Willy, on est tous avec toi ! Embrasse là, tu sais bien qu’elles ne résistent jamais bien longtemps ! »

Becca fut gêner mais évita de le montrer. Si William n’était pas allé lui parler, elle l’aurait certainement fait mais d’une toute autre manière. Il est vrai qu’elle était connue pour son tempérament de feux et sa tendance pour les gifles bien placées. Le garçon de la confrérie de William ne savait plus où se mettre après que celui-ci lui ait glissé quelques mots. Becca aurait voulut savoir ce qu’il lui avait dit pour qu’il disparaisse aussi vite, mais elle ne voulut pas, de peur qu’il pense qu’elle commençait à s’intéresser à lui. Il revint vers elle, se plaçant comme tout à l’heure, c'est-à-dire pile en face d’elle la fixant droit dans les yeux.

« Excuse-moi, une affaire urgent à régler. Tu disais donc ? »

« Rien, oublie. »

Elle voulut partir mais en même temps, Becca n’avait rien d’autre à faire. Son prochain cours n’était pas avant deux heures, elle avait donc tout son temps avec William.

« J’ai une question que me perturbe… Dis-moi, si je t’embrassais, là maintenant, est-ce que tu viendrais encore m’enquiquiner ? »

Elle y pensait depuis maintenant quelques temps. William et elle, ce n’est pas vraiment une amitié. Mais plutôt un lien ambigu et compliqué à suivre. Et pourtant, Becca serait perturbée de ne plus le savoir là, à l’embêter. Elle se demander si lui aussi, ça allait lui faire un vide si jamais cela se produisait.

« Tu n’es pas obligé de répondre. C’était une question débile »

Elle lui sourit, pensant que c’était sur ces mots qu’ils allaient ce quittés.

« Oui, je continuerais à venir t’enquiquiner. »

« Néanmoins, je ne sais pas si ce serait très bon pour notre image de le faire dans ce couloir. »